Les raisons de la démission de Delphine Batho
POLITIQUE - «20 Minutes» a eu la version des acteurs au plus près du dossier...
La sanction n'a pas tardé. Dix heures peine après avoir qualifié le projet de budget 2014 de «mauvais», Delphine Batho a été débarquée du gouvernement. Une démission qui contraste furieusement avec la passivité avec laquelle avait réagi l'exécutif lors de couacs précédents impliquant notamment Arnaud Montebourg, Vincent Peillon ou Cécile Duflot.
Depuis son interview dans Paris-Match début mai, avait déj haussé le ton. «La ligne, c'est le président de la République qui la fixe. (…) Et il n'y en a qu'une, et une seule, au sein du gouvernement et de la majorité.» «C'était explicite et le Président l'avait confirmé le lendemain l'Elysée», confie 20 Minutes une source élyséenne qui assume «bien évidemment» le «message qui est envoyé» la majorité. «Chacun doit prendre ses responsabilités.» «Depuis l'avertissement de François Hollande, les équipes de l'exécutif étaient vigilantes sur les couacs», abonde une autre source proche du dossier.
Des propos graves
Au-del de cette réaffirmation de l'autorité présidentielle, l'exécutif pointe du doigt la gravité des propos de la désormais ancienne ministre de l'Ecologie. «Jamais un ministre n'avait tenu de propos aussi catégoriques. Le budget est l'expression la plus forte de la ligne politique. Ce n'était donc pas acceptable, glisse l'Elysée. L'opinion publique a besoin de sentir une équipe gouvernementale soudée, qui fait corps, qui ne fait qu'un.»
Ce qui aurait particulièrement déplu au plus haut niveau, avance une source bien informée au sein du gouvernement, c'est que Delphine Batho n'aurait jamais fait part de ses réserves sur les arbitrages budgétaires auprès du président de la République ou du Premier ministre l'issue du conseil des ministres.
L'importance d'un budget
«Le budget est un temps spécialement fort, il (...)